31/03/2025
Découvrez dans cet article ce que sont les réflexes archaïques, leur utilité et l'impact quand ils ne sont pas totalement intégrés notamment au niveau scolaire.
Découvrez les 16 principaux réflexes et également comment en séance de kinésiologie, il est possible de travailler sur leur intégration totale.
Les mouvements qu’accomplit le bébé dans le ventre de sa mère sont essentiels à sa construction d’homme ou de femme. Le bébé bouge car il reçoit plein de stimuli dans le ventre sans le contrôle de l’encéphale. Parce qu’il fait ces mouvements, la gaine de myéline apparaît. Par les répétitions, le fœtus intègre les mouvements ce qui permet au système neurologique entre les membres, la moelle épinière et le cerveau de se mettre en place.
Les 1er mouvements réflexes sont dits « archaïques ou primitifs » car ils découlent d’une maturation du système nerveux commencée dès la vie fœtale et qui se caractérise par une organisation progressive.
Chaque réflexe primitif constitue une sorte d’échafaudage, de structures provisoires nécessaires à l’élaboration d’un mouvement plus complexe. Ceci permet à l’enfant de franchir avec succès les différentes étapes de son développement neurosensoriel et moteur. Même si chaque être humain est unique, son développement physique et cérébral est le résultat d’étapes successives de croissance identiques pour tous.
Les réflexes archaïques sont des mouvements automatiques, répétitifs, répondant à des informations sensorielles reçues par des neurones et des récepteurs sensoriels du système nerveux. Celui-ci est d’abord immature puis va s’étoffer peu à peu. Les réflexes archaïques font partie de l’équipement de base du bébé pour se développer. Ils sont incontrôlables et observables pendant les 1er mois de la vie : les médecins, dès la naissance, recherchent ces comportements involontaires en testant quelques réflexes : succion, marche automatique, redressement de la tête … et vérifient ainsi l’intégrité neurologique du bébé.
Les réflexes vont permettre au bébé d’entrer en relation avec son environnement, d’élaborer une construction du réel par la mise en jeu de perceptions, de sensations et de réactions motrices.
Après avoir aidé les enfants à survivre et à apprendre les bases de l’apprentissage, ces réflexes sont destinés à être intégrés puis inhibés ou transformés par le cortex de leur cerveau.
Les réflexes archaïques aident les bébés à :
• Venir au monde : les réflexes spinaux et le réflexe tonique asymétrique du cou aident au passage de la filière pelvienne.
• Survivre et satisfaire ses besoins vitaux : le réflexe de succion (téter) et de recherche du sein (fouissement).
• Myéliniser les gaines neuronales : jusqu’au cortex par la répétition de ces mouvements.
• Se coordonner : réflexe tonique et asymétrique du cou, réflexe de préhension.
• S’équilibrer et faire face à la gravité : réflexes posturaux.
Les réflexes archaïques sont importants pour une bonne condition physique, pour le développement intellectuel, émotionnel et le développement de la personnalité humaine.
À la naissance, toutes les parties du cerveau sont en place mais ne fonctionnent pas encore pleinement.
Des connexions entre ses différentes parties doivent être établies : c’est grâce aux mouvements du corps que les fibres nerveuses vont pouvoir se développer et former un réseau de communication entre toutes les parties de son système nerveux : c’est la myélinisation.
Un bon développement moteur est le passage naturel et continu des mouvements involontaires (réflexes) vers un mouvement contrôlé. Dès les 1er années de la vie in utero, nous créons des connexions, par le biais de la myélinisation, entre nos entrées sensorielles et les réponses musculaires, établissant des liens profonds entre le développement cérébral, l’apprentissage et le mouvement.
Au départ les connexions neuronales sont peu nombreuses puis elles augmentent au fil des apprentissages et ce sont elles qui, par la suite, nous permettent d’avoir un raisonnement juste, rapide et de bonnes capacités de mémorisation.
Les différentes étapes chronologiques sont :
• La gravité est notre 1er sens : elle se développe par les canaux de l’oreille interne qui maintient l’équilibre corporel par activation musculaire.
• L’écoute et la communication : à 4,5 mois in utero, le fœtus répond à la voix de sa mère par des mouvements musculaires spécifiques, ancrant ouïe et mouvements.
• Les réseaux neurologiques : le cerveau développe ses connexions neurologiques par le mouvement.
• Les fondations de l’apprentissage : les mouvements créent des schémas musculaires sur lesquels se construit l’apprentissage.
• Les lobes frontaux : les mouvements et rythmes stimulent les lobes frontaux du néo-cortex.
Moins l’enfant contrôle sa sphère motrice, plus il a tendance à des accès émotionnels inadéquats ou incompréhensibles et plus il cherche à contrôler ses émotions, plus ses mouvements sont brusques, non coordonnés et apparemment « agressifs ».
Empiriquement, des liens ont été faits entre les réflexes non intégrés et des difficultés à relâcher ses émotions ou à entreprendre une mauvaise estime de soi, des états d’angoisse, de stress, de dépression, des comportements agressifs, de la paresse.
Le bon fonctionnement des réflexes primitifs et posturaux est indispensable pour développer la confiance en soi, s’équilibrer, se coordonner, communiquer, apprendre et pour le bien-être.
Seuls les organismes vivants ayant une activité motrice ont 1 cerveau.
« On peut affirmer que plus l’enfant bouge naturellement, fréquemment, convenablement et en harmonie avec sa nature, plus les processus de pensée seront développés, de même pour les capacités langagières. » Masgutova
À la naissance, les sens et les réflexes sont inextricablement liés. Le bébé répond instinctivement aux sensations internes et externes. Au fur et à mesure que l’enfant grandit, chaque sens se développe en acuité et en efficacité tout en fusionnant avec les autres pour donner une image complète de l’environnement. Si l’un des sens est trop développé alors qu’un autre ne l’est pas assez, il en résulte un déséquilibre dans l’information recueillie sur une expérience donnée.
Chaque réflexe procure à l’enfant des expériences kinesthésiques, tactiles et vestibulaires. Ces expériences sensorielles au jour le jour l’aident à sentir son corps, chaque partie de son corps, sa tête lourde, ses bras, ses jambes, les liens qui peuvent s’établir entre elles.
En plus de la nourriture, l’enfant a besoin de chaleur de contacts corporels, de sourires, d’amour et de stimulation. Il a besoin qu’on s’occupe de lui et entre peu à peu en relation avec l’adulte. Toutes ces expériences se mêlent et stimulent peu à peu son développement nerveux qui ne sera achevé qu’à l’âge de 3 ou 4 ans seulement.
Premier réflexe à se mettre en place in utero, il s'agit d'un réflexe de survie, d'une réaction d'alarme à une menace (réelle ou non).
Il se déroule en 2 phases :
C'est à partir de ce réflexe que les autres réflexes sont engendrés et apparaissent.
Réflexe très lié au développement du langage et de l'articulation : il sert à la coordination des doigts, du pouce, à la force du bras pour porter, agripper, etc. Il assiste la succion.
Ce réflexe influence l'évolution de la coordination motrice globale, de la prise et du maintien d'objets, de la manipulation et plus tard de la coordination motrice fine des doigts pour l'écriture, le dessin, la musique, etc.
Le développement de ce réflexe in utéro explique bon nombre de coups de pieds. Il permet le développement du tonus musculaire et fournit aussi une stimulation.
Ce réflexe permet au fœtus de se retourner vers l'âge de 6 mois et de s'installer la tête en bas engagée dans le bassin. Le labyrinthe et les centres vestibulaires développement ainsi la prise d'information sur la position dans l'espace.
Ce réflexe soutient la coordination avant-arrière et le développement des liens entre les jambes et l'axe du corps. Il prépare le nourrisson à tenir debout et plus tard à marcher.
Ce réflexe est activé dans 3 positions :
La flexion de la tête provoque une flexion des bras et une extension des jambes : elle amène le corps vers le bas
L'extension de la tête provoque une extension des bras et une flexion des jambes : elle fait lever le corps
4 pattes
C'est ce mouvement qui initie la synchronisation du traitement des informations des 2 hémisphères et joue un rôle important dans la vision binoculaire et l'écoute binaurale.
Ce réflexe aide le bébé à développer les capacités à tenir et manipuler des objets dans sa main : amener à sa bouche, jeter, passer les objets d'une main à l'autre, etc. Bien intégré, ce réflexe permet de soutenir les muscles dans le fonctionnement et le développement des mouvements précis des mains et des doigts lors de la préhension d'objet.
Ce réflexe développe la coordination motrice de la partie supérieure du corps. Il influence la mise en place de la vision de la perspective (3D), la coordination oculomotrice et commande la progression de l'activité motrice globale manuelle et la capacité à manipuler de gros objets.
Ce réflexe joue un rôle actif dans le processus de naissance pour facilité l'avancée dans le canal de naissance. Il favorise la coordination entre le haut et le bas du corps, entre les membres et l'axe du corps. Il prépare l'enfant à ramper puis à marcher et il est responsable de la coordination de type homo-latérale, bilatérale et latérale croisée.
Ce réflexe influence le développement des muscles et la coordination des jambes. Il aide également à développer la capacité à sauter et sautiller, de déplacer le poids du corps d'une jambe à l'autre lors de la marche ou de la course ainsi que la capacité à rester en équilibre et stable lorsqu'on tient sur une seule jambe.
Ce réflexe a une influence cruciale sur la future sensibilité physique et émotionnelle de sécurité et sur la formation d'une confiance en soi, d'une assurance ou d'une méfiance de base envers le monde. (E. Erikson 1980)
Ce réflexe permet aux muscles extenseurs du corps de se tonifier pour maintenir la position de la tête et le bébé va pouvoir développer sa coordination main œil, son acuité visuelle, se retourner, se redresser, manger. Ce réflexe développe le contrôle et la tonicité de l'ensemble du corps.
Ce réflexe est à la base du développement de l'ensemble de la coordination corporelle et notamment du lien entre, d'une part les membres et la tête en passant par le centre du corps et, d'autre part l'avant et l'arrière.
Ce réflexe influence l'évolution de la latéralité et prépare à la marche debout.
Ce réflexe contribue au tonus musculaire du dos et du cou en position allongé sur le ventre. Il améliore la différenciation des mouvements de la colonne pour stimuler le cou, les bras, les avant-bras, le dos et les jambes.
Lorsque les réflexes sont bien intégrés cela permet à l’enfant de se développer au mieux tous ses potentiels d’apprentissage, allant de se mettre à 4 pattes, de tenir sa tête droite, de se mettre sur 2 jambes, de marcher, d’apprendre à parler, lire, écrire etc.
L’apprentissage naturel et sain utilise les mouvements primitifs et les réflexes archaïques qui développent à un moment précis. Dans la 1er année de l’enfant, à mesure que le système nerveux se développe, les réflexes archaïques sont transformés naturellement, contrôlés par le cortex et s’intègrent dans son schéma corporel global afin d’ancrer une base solide pour le développement de la motricité volontaire (vélo, écriture, etc.) et du système d’apprentissage en général.
Un réflexe intégré est :
• Essentiel à l’adaptation, à la survie, à la protection et au bon développement du nouveau né.
• Indispensable pour apprendre, communiquer, s’équilibrer, se coordonner, se protéger, avoir confiance en soi, se sentir en sécurité, etc.
Lorsque certains réflexes ne sont pas complètement intégrés cela va créer des dysfonctionnements : l’enfant, le jeune ou l’adulte va fonctionner en mode de survie et aura du mal à développer ses potentiels. Il est maintenu dans le système reptilien, au niveau du tronc cérébral et réagit au lieu d’agir, de penser, de construire, etc. L’apprentissage (à tous les niveaux) est alors compromis.
Dans des conditions normales, chaque ensemble de mouvements identifié comme réflexe joue un rôle puis disparaît pour être intégré dans un mouvement de plus en plus complexe, volontaire et contrôlé.
De nombreuses variables peuvent cependant interférer dans ce processus (prédisposition génétique, stress durant la grossesse, la naissance, etc.)
• Si certains réflexes archaïques sont toujours présents ou hyperactifs : ils vont ralentir l’enfant dans son développement, ne lui permettant pas de mettre en place des comportements de coordination volontaires et de motricité fine : des comportements et d’autres problèmes peuvent en découler (hyperactivité, manque de coordination, crispation à l’écriture, etc.) → ces réflexes conservés se manifestent d’une manière qui affecte le bien-être émotionnel et social, ainsi que les progrès académiques.
• Si ces réflexes ne sont pas développés à temps ou hypoactifs : l’enfant va manquer de fondations solides pour certaines activités comme manque d’équilibre, problème de mémoire ou de compétences spatiales, maths, mauvaise tenue du stylo, etc.
Les comportements types | Les réflexes probablement non-intégrés |
Enfant agité qui se tortille sur sa chaise, ne tient pas en place, s’affale sur son bureau, enroule ses pieds à ceux de la chaise, se met à genoux sur sa chaise. | Galant - RTSC |
Enfant appuyant tellement fort sur son stylo que la mine casse ou qu’il transperce la feuille. | Agrippement – RTAC |
Enfant oubliant ses leçons d’une journée sur l’autre. | RTL – Moro – Perez |
Enfant ayant dû mal à s’organiser, inversant b/p/d/q ou sac et cas, ne distinguant pas sa droite et sa gauche et qui n’arrive pas à retrouver son chemin sur une carte. | Moro – RTAC |
Enfant faisant tomber des objets, trébuchant, se faisant des croche-pieds. | RTAC |
Enfant rêveur, regardant autour de lui mais n’accordant aucun intérêt à sa tâche en cours (leçon ou devoir). | RTL – Perez – Soutien des mains |
Enfant fonceur, précipité, manquant de contrôle, toujours partant … mais pour aller où ? | Babinski |
Enfant ayant toujours peur de se tromper et de l’échec. Il ne peut pas répondre alors qu’il connaît la solution, de peur de se tromper et doutant en permanence de lui et de ses réponses. | Moro |
Enfant inquiet cherchant à tout contrôler et qui peut en devenir brutal. | Soutien des mains - RTL |
Un réflexe archaïque non complètement intégré et donc toujours présent n’est pas une fatalité, il est toujours possible de finir son intégration.
En kinésiologie, nous utilisons la méthode de Svetlana Masgutova qui consiste à remodeler le réflexe en effectuant des mouvements isométriques entre la personne et le kinésiologue : la personne doit empêcher le kinésiologue de faire le mouvement sur des temps d’expiration dans le sens du réflexe puis dans le sens opposé et enfin dans divers sens.
Des mouvements de Brain Gym peuvent également être conseillés à la maison pour aider dans l’intégration du réflexe.
Il n’est pas vraiment nécessaire de remodeler un réflexe avant l'âge de 7/8 ans : en effet, il est important de laisser le temps à l’enfant de finir ses intégrations.
Sources :
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